8 mars 2024. Long trajet pour Hiroshima, musée et mémorial de la Paix. Journée des droits de la Femme

Tomo-San, notre hôte pour la nuit, nous accueille avec un petit déjeuner “fusion” occident et orient : œuf, petites saucisse et salade, nouilles, yaourt et toast au beurre d’amande. De quoi rendre immédiatement le sourire à tous.
Nous filons rapidement pour la gare de quartier tout proche, qui nous permet de rejoindre la gare principale d’Himeji… bizarre, le train est en retard ! Là bas, pas d’autre choix que de passer par un guichet pour acheter les 3 places de Shinkansen pour Hiroshima. Mais sur le quai, beaucoup de monde, et des annonces de retard de 80 à 110 minutes pour tous les trains, entre Hiroshima et Kyoto. “Une collision avec un passager”… Du coup, nous attendons une demi-heure un train qui se présente, ce qui laisse le temps à Christine et moi de photographier le nez gigantesque des Shinkansen sur les quais…


Lorsque nous revenons vers Marie, elle est déjà en plein discussion avec Stephen, un irlandais. Fidèle à l’image de son pays, il a déjà une cannette de bière à la main, une bouteille en verre d’alcool dans son sac. Très sympa, il nous raconte travailler dans la planification pour un groupe américain qui a aussi des ramifications en Grande-Bretagne et au Japon. Je lui explique que Marie recherche des opportunités dans ces deux pays, et les invite à échanger les coordonnées pour que Marie puisse lui pousser son CV, ce qui fut fait.
Comme nous sommes parmi les premiers pour le prochain train pour Hiroshima, 3 places accolées nous attendent. Mais à la gare suivante, tout le monde débarque… et nous fonçons dans le train de l’autre coté du quai… c’est un omnibus, mais un tient valant mieux que deux tu l’auras… mal nous en a pris, car notre omnibus a mis du temps à partir, et s’est arrêté longtemps à chaque gare pour laisser les autres trains le doubler. Bref, le voyage de 59 minutes a duré 3 heures. Rien de grave. A Hiroshima, nous achetons des Okiben, sortes de Bento locaux, c’est à dire de repas complet à consommer dans le train normalement, mais que nous comptons manger à notre logement. Un tram nous emmène en 15 minutes dans le centre d’Hiroshima. Il passe même juste devant le Dôme du Souvenir, l’un des seuls bâtiments resté debout après l’explosion, et le mémorial du souvenir.

En fait, notre appartement est situé à quelques centaines de mètres de là. Je n’aurais jamais imaginé que ce fut possible que cette ville ait pu ainsi panser ses plaies, et que la vie ait pu reprendre normalement après une telle tragédie.
Là, nous avons tous le coup de foudre pour l’appartement. Dans un immeuble très moderne, une longue pièce bien éclairée, avec 2 grands lits et un canapé et une table basse, une salle de bain et une cuisine. Tout y est, fonctionnel, propre, confortable, et suffisamment spacieux.


Notre Okiben avalés (bof…), nous allons immédiatement vers le mémorial de la Paix et le musée éponyme.

Dans le musée, tous les visages sont graves, et malgré la foule, il y a un silence impressionnant dans ce musée. Nous y passerons 3 heures, à lire, voir et écouter les impacts d’une explosion nucléaire sur des habitants, des enfants, femmes et civils. Le musée aborde tous les domaines : historiques, politiques, scientifiques, militaires mais surtout humains. Les témoignages des rescapés ou des premiers secouristes, journalistes… et un message pour encourager à la réduction voire la suppression totale de toutes ces armes.
Nous ferons peu de photos. Par respect, pudeur ou sûrement par sidération probablement… Tout le monde connaît déjà par cœur l’histoire de cet évènement. Etait-il nécessaire ? Nous n’en savons rien. Il était juste effroyable.
Nous avons besoin de marcher un peu… retrouver nos propres sensations physiques. Il fait encore froid. Le musée qui vient de fermer avec nous est encore tout éclairé. 
Nous passons devant la flamme du souvenir, le cénotaphe, la cloche de la paix, le monument pour les enfants, et bien sûr le Dôme.

Nous franchissons aussi ce fameux pont en T qui servi de cible pour le largage de la bombe par le bombardier Enola Gay. Le “C” indique notre hôtel, le pont en T est bien visible, ainsi que le Dôme du Souvenir et l’hypocentre.

De fait, l’hypocentre, qui serait la verticale exacte du point de l’explosion (à 600m d’altitude pour maximiser les dégâts) est juste matérialisé par une plaque dans une petite rue toute proche, sans autre précaution ni mise en valeur…

Nos pas nous amènent dans un tout petit restaurant d’**[Okonomiyaki d'Hiroshima](https://dive-hiroshima.com/fr/feature/gourmet-okonomiyaki/ "Okonomiyaki d'Hiroshima").** 8 tabourets hauts autour du chef qui prépare tous les repas sur une unique grande plaque chauffante. Le spectacle est garanti, et notre plat prend forme petit à petit sous nos yeux, pendant qu’on sirote un vin de prune ou une bière.

Le chef nous sert avec une spatule… nous commençons à manger comme cela, et les autres clients japonais se marrent… le chef nous demande si ce ne serait pas mieux avec des baguettes :smiley:
Il me faudra une bière en plus du vin de prune pour parvenir à avaler tout le repas. Marie, privée de bière, n’y arrive pas toute seule. Dévouement oblige, je l’aide à ne pas laisser son plat trop rempli.
Demain, nous retournerons voir quelques sites que nous n’avons pas encore pu visiter, faute de temps imputable au retard des trains, puis nous irons visiter l’un des plus bels endroits du Japon.