9 mars 2024 - Île de Itsukushima, plus connue sous le nom de Miyajima
La matinée est d'abord dédiée à aller voir les différents sites du mémorial de la Paix que nous n'avons pas pu voir, ou vu uniquement de nuit hier soir à la sortie du musée. Marie et moi ferons chacun à notre tour sonner la cloche de la Paix, destinée à résonner dans le monde entier pour un monde sans guerre. Nous n'avons pas voulu nous filmer. C'est un geste personnel.
Nous parcourons ce parc, passons juste à coté du Dôme. Fait de briques, de ciments et d'acier, situé à la quasi-verticale de l'hypocentre de l'explosion, il n'a pas souffert de l'effet de souffle qui a balayé le reste de la ville, mais a été très endommagé, et tous ses occupants ont été tués instantanément. Si plusieurs bâtiments ont partiellement survécus, seul celui-ci a été conservé comme témoignage.
Nous allons ensuite dans un site souterrain du mémorial. Une bibliothèque conserve tous les documents écrits, et notamment les noms et photos des personnes disparues. Au centre, un immense pièce circulaire avec deux passages orientés comme les aiguilles d'une horloge sur 8h15, heure de l'explosion. Nous manquons de temps, et reviendrons demain, car nous avons réservé une croisière en bateau, dont le départ est situé juste à coté, pour nous rendre sur l'île de Miyojima. 45 minutes, dont 20 de traversée depuis le centre d'Hiroshima jusqu'à la mer, et 25 à plus grande vitesse pour rejoindre cette île. 

Au débarcadère, nous échangeons avec une famille française, avec 2 enfants. Ils habitent eux aussi à Kyoto pour plusieurs années, et les enfants sont scolarisés dans le lycée français. Nous échangeons sur la vie d'expatriés, et les avantages et inconvénients du Japon.
Après l'arrivée, c'est la foule des week-ends. Il y a déjà des centaines de personnes débarqués par les 2 lignes de ferry qui viennent de la ville située juste en face. Très vite, l'objet de notre curiosité apparait.
Nous arrivons même à faire des photos qui ne font pas apparaître la foule des touristes. Dans cette marée humaine, nous retrouvons des centaines de daims en liberté comme à Nara. Sur cette île, il est interdit de naître ou de mourir, de chasser, voire même de couper un arbre.
Nous commençons alors à aller vers le centre du village, et la masse des touristes diminue inversement au carré de la distance avec le principal point d'attration. La route conduite à un premier temple bouddhiste de Daishō-in. Il contient des centaines de statuettes de prêtres, toutes coiffées d’un bonnet coloré. 

Et parmi les offrandes, de l’ananas en boite ! 
De là, part aussi le chemin pour le mont Misen, point culminant de l'île Itsukushima.

Mais très vite, Christine et Marie préfèrent rebrousser chemin pour faire le grand sanctuaire de Itsukushima-jinja, situé en bord de mer.
Je continue donc seul la montée vers le lieu sacré, ce que je vais payer cher en fatigue musculaire, car ce ne sont que d'interminables escaliers rudes.
D'ailleurs, je ne croise que peu de personnes, et uniquement des personnes qui descendent, probablement montées avec le téléphérique. J'utiliserai ce moyen pour la descente. De nombreuses fois, je dois m'arrêter, les jambes semblent lourdes. A 300m de l'arrivée, encore de nombreuses marches... suivies encore par d'autre.
Bizarrement, une fois au sommet, tout cela ne compte plus. La vue à 360° sur la côte et la mer intérieures, les autres îles justifient que je monte encore sur une [plateforme](https://www.google.fr/maps/place/Mount+Misen+Observatory/@34.2805759,132.3161682,16.49z/data=!4m15!1m8!3m7!1s0x355a9908eef34fbb:0x7e4ce50cfc1f772!2sHiroshima,+Pr%C3%A9fecture+de+Hiroshima!3b1!8m2!3d34.3852894!4d132.4553055!16zL20vMGczY3c!3m5!1s0x355abbcbdac8acb9:0x56707ea889307249!8m2!3d34.2798194!4d132.3196407!16s%2Fg%2F11cjk2n9xt?entry=ttu) construite à cet effet. 
Tout au loin, la ville d’Hiroshima, et les bassins ostréicoles qui sont l’une de ses spécialités.
Nous ne sommes que 4, les 3 autres étant de jeunes japonais. Nous sommes tous éreintés, et partageons le sourire de ceux qui se sont fait violence pour être là.
Je décide de rejoindre le téléphérique. En descendant, je tombe sur un petit temple de [Misenhondo](https://maps.app.goo.gl/MoBp2HDrTZWXZ5LE8). Miracle, un distributeur de boissons fraiches se cache là, alors qu'il n'y a plus personne. Pendant que je me réhydrate, un daim s'approche de moi, curieux. Nous sommes seuls. Je lui parle... 
il s'approche, puis probablement déçu que je n'ai rien à lui donner, emprunte un chemin vers la foret. J'aurais du le suivre, car il avait raison, il m'indiquait la bonne route que je n'ai pas prise. Du coup, je suis remonté pour rien vers le sommet... à la descente, une musique envahit la foret qui m'entoure, un peu comme dans le film Hunger Games. Pas de message, juste cette musique un peu étrange. Je n'en comprendrais le sens que 15 minutes plus tard. Elle m'indiquait que le téléphérique venait de fermer !
Il ne reste donc plus qu'à redescendre à pied les 2 km vers la côte... Ce qui prendre 45 minutes, bien plus faciles que l'aller. Plus d'une fois, je tombe nez à nez avec des petits groupes daims, à peine gênés de ma présence.
Je retrouve Marie et Christine proches du grand Torii au coucher du soleil. 
Une fois le spectacle terminé, les derniers touristes présents se dirigent tous vers le débarcadère pour un retour rapide par ferry vers la ville située immédiatement en face, d'où nous prenons un train pour Hiroshima. Nous dinerons le soir dans un restaurant proposant des formules autour d'un plat. Là encore, pour quelques euros...
